C O L U M B U S

abbé du monastère de Novientum (= Ebersmunster) (VIIIe siècle)

Le Chronicon Ebersheimense du XIIe siècle, peu fiable pour cette époque,[1] rapporte que Columbus[2] succéda comme abbé de Novientum[3] à Erhardus[4] et vécut au temps de saint Pirmin[5] jusqu'à l'époque du roi Pépin[6].


[1] MGH SS XXIII, éd. Ludwig Weiland, Hannover, 1874, ND Stuttgart, 1963, p. 427-453, ici p. 438. Cette chronique est fortement sujette à caution. Voir Hammer Nicole, Die Klostergründungen der Etichonen im Elsass, Marburg, 2003, p. 39-45; Burg André-Marcel, Le duché d'Alsace au temps de sainte Odile, Paris, 1987, p. 84-92; Angenendt Arnold, Monachi peregrini. Studien zu Pirmin und den monastischen Vorstellungen des frühen Mittelalters (Münstersche Mittelalter-Schriften 6), 1972, p. 118-119; Hirsch Hans, Die Urkundenfälschungen des Klosters Ebersheim und die Entstehung des Chronicon Ebersheimense (Festschrift Hans Nabholz, Zürich, 1934, 23-53); Bloch Hermann, Zur Überlieferung und Entstehungsgeschichte des Chronicon Ebersheimense (Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde 34, 1909, 125-168); Wentzcke Paul, Chronik und Urkundenfälschungen des Klosters Ebersheim (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins NF 25 [64. Bd], 1910, 35-75); Dopsch Alfons, Die Ebersheimer Urkundenfälschungen und ein bisher unbeachtetes Dienstrecht aus dem 12. Jahrhundert (Mitteilungen des Instituts für Österreichische Geschichtsforschung 19, 1898, 577-614); Grandidier Philippe-André, Nouvelles oeuvres inédites, 3 (Alsatia sacra ou Statistique ecclésiastique et religieuse de l'Alsace avant la Révolution avec les notes inédites de Schoepflin, 1), Colmar, 1899, p. 189; Volk P., article "Ebersheimmünster", dans: Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, 14, Paris, 1960, col. 1312-1313.
[2] La chronique (MGH SS XXIII p. 438) relate qu’en son temps un prêtre nommé Yrinus construit ecclesiam que cella sancti Petri dicitur et que Pirminius consacre (cf. aussi la forgerie du XIIe siècle mise au nom du roi Arnolfus et datée du 04 avril 892 qui rapporte que l’abbé Columbus avait érigé à Cella [lieu non déterminé] une église consacrée par Pirminius (MGH Dipl. rer. Germ ex stirpe Karol. III, ed. P. Kehr, Berlin, 1955, n° 187 p. 289-290; Bruckner Albert, Regesta Alsatiae aevi Merovingici et Karolini (496-918), I. Quellenband, Strasbourg-Zürich, 1949, n° 612 p. 371; Gallia christiana, 5, Paris, 1877, c. 857). Sur les rapports entre Pirmin (cf. infra n. 4) et Ebersmunster, cf. Burg, supra n. 1, p. 91.
[3] Sur la forme historique du nom de lieu de ce monastère, cf. Bornert René, Les monastères d'Alsace, II/1: Abbayes de Bénédictins. Des origines à la Révolution, Strasbourg, 2009, p. 92-93. Ebersmunster est aujourd'hui une commune du Bas-Rhin, arr. et cant. de Sélestat.
[4] Les débuts du monastère sont entourés de pénombres (Bornert , ibid., p. 94-96). Pour cette époque, la chronique est fortement sujette à caution et ne peut pas être d’un grand secours (cf. supra n. 1). L’homonymie du second abbé de Novientum Erhardus nommé par la chronique et d’un évêque (de Ratisbonne ?) qui a sans doute vécu à la fin du VIIe et au début du VIIIe siècle et qui a aussi été actif en Alsace (cf. Koschwitz Gisela, Der heilige Bischof Erhard von Regensburg [Studien und Mitteilungen zur Geschichte des Benediktiner-Ordens und seiner Zweige, 86, 1975, p. 486-521]; Mai Paul, Der heilige Bischof Erhard, gestorben vor 784, [Bavaria Sancta, II, hrsg. von Georg Schwaiger, Regensburg, 1971, p. 31-51]; MGH DD Merov., hrsg. von Theo Kölzer, Hannover, 2001, I, n° 132 p. 334-336 ; Gallia Christiana, supra n. 2, c. 856) laisse dubitatif. Le brouillard qui entoure la vie et l’oeuvre de ce personnage ne permet aucune conclusion quant à un éventuel rapport avec le monastère de Novientum. Le chroniqueur du XIIe siècle a-t-il brodé autour des maigres sources dont il disposait et vu en cet évêque un abbé de Novientum?
[5] Cf. supra n. 2. L' année 753 est souvent proposée comme étant celle de la mort de Pirminius. Mais ce n'est là qu'une hypothèse (Antoni Richard, Leben und Taten des Bischofs Pirmin. Die karolingische Vita (Reichenauer Texte und Bilder 9), Stuttgart, 2002, p. 9; Angenendt, supra n. 1, p. 38-40). 
[6] 741/768. Il ne faut certainement pas prendre l'affirmation de la "royauté" de Pépin au pied de la lettre.

06 avril 2011