S T E P H A N U S

abbé(-évêque) de Honau, mentionné en 770

A Thionville, en mars 770[1], le roi Carloman, sur requête de l'abbé Stephanus, concède l'immunité à l'église Saint-Michel du monastère de Honau[2] et précise que les revenus auxquels le fisc renonce devront être affectés au luminaire.
Des sources très postérieures, mais dont les auteurs ont eu entre les mains une abondante documentation aujourd'hui perdue[3], précisent que Stephanus[4] était un scot[5] et qu'il portait le titre d'évêque[6].


[1] MGH DK I, n° 50 p. 69-70; cf. Bruckner Albert, Regesta Alsatiae aevi Merovingici et Karolini (496-918), I. Quellenband, Strasbourg-Zürich, 1949, n° 218 p. 133; Wilsdorf Christian, Le monasterium Scottorum de Honau et la famille des ducs d'Alsace au VIIIe siècle. Vestiges d'un cartulaire perdu (Francia, 3, 1975), p. 6 n° 13; Bornert René, Les monastères d'Alsace, I: Les monastères primitifs (VIe-IXe siècle), Strasbourg, 2009, n° D 13 p. 420; BM² 124 p. 58.  
[2] Il faut se représenter cette insula Honaugia (= île surélevée) non comme une île au milieu du Rhin, "mais comme une superficie assez étendue de terres, une sorte de polder fluvial, entourée par les bras irréguliers du Rhin" s'étendant sur le territoire actuel de la commune alsacienne de la Wantzenau, située à une dizaine de kilomètres au nord de Strasbourg) et de la commune badoise de Honau (Allemagne, Baden-Württemberg, comm. Rheinau, Ortenaukreis) qui formaient primitivement et assez longtemps un tout indivis. L'emplacement exact du monastère primitif n'est pas connu avec exactitude. Quelques siècles plus tard, les lieux devinrent inhabitables et le monastère Rhinau en amont de Strasbourg, puis à Saint-Etienne de Strasbourg (Bornert, supra n. 1, p. 393, 395-397419-420 n° D 12 et D 13 avec plan du XVe siècle p. 396). Un monasterium Scottorum y est fondé dans les années 720/722 (Hammer Nicole, Die Klostergründungen der Etichonen im Elsass, Marburg, 2003, p. 57-69; G. Michiels, article "Honau" dans Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, 24, Paris, 1993, c. 980-981; A. M. Burg, article "Honau", dans Germania Benedictina, V: Baden-Württemberg, Ottobeuren, 1975, p. 313-317).
[3] Cf. l'étude approfondie de Wilsdorf (supra n. 1), spécialement p. 10-13, 30-34, avec des extraits de la  chronique de Jacob Twinger von Koenigshoven (1400-1415), texte publié par C. Hegel, Die Chroniken der deutschen Städte vom 14. bis 16. Jahrhundert, 9, Leipzig, 1871, p. 637-639, fragment traduit par Wilsdorf p. 31, et de Jodocus Coccius, Dagobertus rex Argentinensis episcopatus fundator praevius, 1623, fol. 130-136, reproduit par Wilsdorf p. 78 (cf. Hammer, supra n. 2, p. 60).
[4] On ne sait rien  de son successeur Surlech abbas et episcopus Honaugensis (cf. Wilsdorf, supra n. 1, p. 33-34).
[5] Irlandais.
[6] Sur l'institution de l'abbé-évêque de Honau, cf. Bornert, supra n. 1, p. 400-402; Eberl Immo, Das Iren-Kloster Honau und seine Regel (Veröffentlichungen des Europa Zentrums Tübingen. Kulturwissenschaftliche Reihe,1: Die Iren und Europa im früheren Mittelalter, hrsg. von Heinz Löwe, Stuttgart, 1982, 219-238), p. 228-230; Wilsdorf (supra n. 1), p. 53; Frank Hieronymus, Die Klosterbischöfe des Frankenreiches (Beiträge zur Geschichte des alten Mönchtums und des Benediktinerordens,17), Münster in Westfalen, 1932, p. 103-109.

30 mars 2011