D O D O

comte, missus du roi Pépin (vers 760 ou 767 ?)
vraisemblablement le même que le missus de Carloman en 771

Une lettre du pape Paul Ier[1] rapporte que les envoyés du roi Pépin[2], l'évêque Wilcharius[3], Dodo et Wichadus[4], chargés de lui transmettre l'assurance de son engagement dans la défense de l'Eglise romaine[5] conformément à la promesse faite à son frère le pape Etienne[6], doivent aussi se rendre compte si le pape a obtenu satisfaction de la part des Lombards[7].
Par une autre lettre[8], le pape remercie Pépin par l'intermédiaire de ses missi[9], l'abbé Haribertus[10] et le comte Dodo, d'avoir délivré l'Eglise des attaques de ses ennemis[11].
En 771[12], un Dodo [13] est présent à Rome comme missus du roi Carloman. Lors des évènements qui voient le pape choisir l'alliance du roi lombard Desiderius contre celle des Francs et Etienne III sacrifier ses deux conseillers favorables à ces derniers[14], le pape se plaint dans une lettre adressée à la reine-mère Bertrada et à Charlemagne du rôle funeste que Dodo, ayant pris part à la lutte aux côtés de Christophorus et de Sergius[15], y aurait joué[16].


[1] Codex Carolinus n° 22, MGH Epist. III, W. Gundlach, p. 525-526; Jaffé, Philipp, Monumenta Carolina (Bibliotheca rerum Germanicarum, 4), Berlin, 1867, réimp. Aalen, 1964, p. 95-97. Jaffé, suivi en cela par Gundlach, place cette lettre vers 761-762, alors que Kehr, P., Über die Chronologie der Briefe Papst Pauls I. im Codex Carolinus (Nachrichten der Königl. Gesellschaft der Wissenschaften in Göttingen. Philologisch-historische Klasse 1896, Göttingen, 1896, 102-157), p. 149-150, 157, pencherait plutôt pour 760.
[2] Interea properantibus ad nos Wilchario, scilicet reverentissimo fratre et coepiscopo nostro, atque Dodone et Wichado fidelissimis vestris missis, ...
[3] Wilcharius est évêque de Nomentum/Mentana, le futur évêque de Sens et archevêque des Gaules.
[4] Ces deux personnages sont sans doute des laïcs (Hack, Achim Thomas, Codex Carolinus. Päpstliche Epistolographie im 8. Jahrhundert (Päpste und Papsttum, 35), Stuttgart, 2006, p. 995.
[5] ... ad defensionem sanctae Dei ecclesiae et universi populi Romani atque totius provintiae, ...
[6] Etienne II, 752-757.
[7] Cf. Kehr, supra n. 1, p. 146-151; Oelsner, Ludwig, Jahrbücher des fränkischen Reiches unter König Pippin (Jahrbücher der Deutschen Geschichte), Leipzig, 1871, p. 353-354.
[8] Codex Carolinus n° 43, MGH Epist. III, W. Gundlach, p. 557-558; Jaffé, supra n. 1, p. 145-147. Traduction en allemand: Gatrio, A., Die Abtei Murbach in Elsaß, 1, Straßburg, 1895, p. 72-73. Cette lettre, datée de 767 par Jaffé et Gundlach sur la base d'une notice des Annales de Murbach pour cette année-là: haribertus abba (de Murbach) roma transmissus (Lendi Walter, Untersuchungen zur frühalemannischen Annalistik. Die Murbacher Annalen mit Edition [Scrinivm Fribvrgense. Veröffentlichungen des Mediaevistischen Instituts der Universität Freiburg, 1], Freiburg CH, 1971, p. 155). D'après Kehr, supra n. 1, p. 119, 157, elle aurait plutôt sa place vers 760.
[9] Properantes siquidem ad vos praesentes solertissimi viri, Haribertus scilicet abbas et Dodo comes, excellentiae vestre fidelissimi missi, ...
[10] Il s'agit probablement de l'abbé Haribertus de Murbach. Cf. Jaffé et Gundlach ci-dessus; Bruckner, Albert, Untersuchungen zur älteren Abtreihe des Reichsklosters Murbach (Elsaß-Lothringisches Jahrbuch, 16, Frankfurt a. M., 1937, 31-56), p. 49 n. 85; Delaruelle, E., Charlemagne, Carloman, Didier et la politique du mariage franco-lombard 770-771 (Revue historique, 170, 57e année, Paris, 1932, 213-224), p. 218-219. Kehr, supra n. 1, p. 119 en doute.
[11] Cf. Oelsner, supra n. 7, p. 406-407.
[12] Sur ces évènements, cf. bibliographie chez Kasten, Brigitte, Adalhard von Corbie. Die Biographie eines karolingischen Politikers und Klostervorstehers (Studia humaniora, 3), Düsseldorf, 1986, p. 27 n. 48; aussi Delaruelle, supra n. 10, p. 218-219; Lintzel, Martin, Karl der Große und Karlmann (Ausgewählte Schriften. 2: Zur Karolinger- und Ottonenzeit, zum hohen und späten Mittelalter, zur Literaturgeschichte, Berlin, 1961, 10-26 [= Historische Zeitschrift, 140, 1929, 1-22], p. 18-20; Abel, Sigurd, Jahrbücher des fränkischen Reiches unter Karl dem Großen, I (Jahrbücher der deutschen Geschichte), Berlin, 1866, p. 76-77.
[13] S'agit-il du même personnage que le missus de Pépin? Cela est généralement admis, sans que l'on puisse le prouver. Cf. MGH Epist. III p. 566 n. 4; Tellenbach, Gerd, Der großfränkische Adel und die Regierung Italiens in der Blütezeit des Karolingerreiches (Ausgewählte Abhandlungen und Aufsätze, 3, Stuttgart, 1988, 795-825 [= Forschungen zur oberrheinischen Landesgeschichte, 4, 1957, 40-70], p. 800); Hack, supra n. 4, p. 995.
[14] Liber pontificalis, éd. Louis Duchesne (Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome), I, Paris, 1886, p. 478-479. Il s'agit du primicier Christophorus et de son fils, le secondicier Sergius.
[15] ... cum Dodone, misso germani tui, Carlomanni regis, ...
[16] Codex Carolinus n° 48, MGH Epist. III p. 566-567; Jaffé, supra n. 1, p. 168-170).

26 juillet 2010