H A G A N O

(fidèle du roi Pépin),  mentionné en 756

Par une charte établie à Jupille [1] en mars 756 [2], Adalbertus [3] et Hagano [4] obtiennent en précaire [5] de l'évêque Gauziolenus du Mans, per jussionem domni regis Pipini [6], des domaines appartenant à Saint-Gervais [7] situés à Ardin [8] et Vertema [9] en Poitou, Sidariaco [10] en Saintonge et Gauriac [11] en Bordelais, moyennant un cens de XII solidi  [12] à payer annuellement.

[1] Jobvilla palacio publici: Jupille, Belgique, prov. et arr. Liège. Cette charte permet d'y supposer un séjour du roi pour Pâques qui tombait cette année le 28 mars (cf. Werner, Der Lütticher Raum, p. 453 et n. 229-230; Ganshof, Note, p. 316-319).
[2] Actus pontificum Cenomannis in urbe degentium, composés du temps de l'évêque Aldricus du Mans (en 837 selon Le Maître, L'œuvre, p. 64), copies des XIIe/XIIIe et XVIIe siècles: Busson/Ledru, Actus, p. 254-257; Ganshof, Note, p. 309-310; cf. Le Maître, Le Corpus Carolingien, I, p. 299-304, II, p. 267; Goffart, Forgeries, p. 259.
[3] Sans doute des fidèles importants du roi.
[4] On pourrait penser au Hagino, assesseur du maire du palais Pépin dans un jugement daté du 11 février 748 (Heidrich, Die Urkunden, n° 18), mais le radical des deux noms est différent (hagan pour Hagano, agin pour Hagino). Les deux actes n'étant connu que par des copies, l'identification est quand même à envisager.
[5] D'après le texte de la charte, celle-ci constitue un titre renouvelé au bout de cinq ans (cf. Ganshof, Note, p. 312-313 et n. 22).
[6] Sur le système de la precaria verbo regis, cf. Wolfram, Karl Martell, p. 76-78; Ganshof, Note, p. 312-315; actes du concile de Les Estinnes de 743, § 2 (MGH Conc. II,1 p. 7).
[7] L'église cathédrale du Mans.
[8] Deux-Sèvres, arr. Niort, cant. Coulonges-sur-l'Autize. Cf. Lot, Ardin, p. 195.
[9] Lieu non identifié (cf. Ganshof, Note, p. 312 n. 12).
[10] Lieu non identifié (ibid.).
[11] Gaviriacus: Gironde, arr. Blaye, cant. Bourg.
[12] Douze sous, cf. Ganshof, Note, p. 314-315.