A R D I N G U S

(? vers le milieu du VIIIe siècle)

Un fragment de rapport [1] de Vernarius [2] à Charlemagne concernant les villae de Bedata dans le pagus d'Aix, d'Orbesio dans celui de Riez et de Chaudol [3] dans le pagus de Digne [4] dont l'évêque Maurontus de Marseille a demandé la restitution à Herstal [5] rapporte qu'après la mort du patricius Abbo [6], Ardingus [7] ille Allamannus [8], en a dépossédé l'église de Marseille et donné ces biens en bénéfice à son vassal Adisimbertus [9].


[1] Gallia Christiana novissima, II, 1899, n° 41 c. 33-34. Ce fragment n'est connu que par une copie du XVIIIe siècle exécutée à partir d'un original ou d'une copie ancienne en très mauvais état (cf. Ganshof, Les avatars, 1950, p. 55-56; Geary, Die Provence, 1994, p. 381-382; Brunterc'h, Archives, 1984, p. 177; Hübner, Gerichtsurkunden, 1891, n° 113 p. 18; Krause, Geschichte, 1890, n° 13a p. 282). Une notice de plaid tenu à Digne le 23 février 780 relate le jugement que Viernarius et Arimodus, missi de Charlemagne, rendent en faveur de Maurontus, évêque de Marseille, qui réclame pour Saint-Victor la villa de Chaudol dans le pagus de Digne ainsi qu'Alpibusdans celui d'Embrun (Brunterc'h, op. cit., p. 176-186 avec commentaire et traduction; Gallia Christiana novissima, II, n° 42 c. 34-35; Guérard, Cartulaire de Saint-Victor, I, 1857, n° 31 p. 43-46). Les deux pièces ne sont pas identiques dans le fond (cf. Geary, op. cit., p. 387-389).
[2] Missus de Charlemagne (cf. notice du 23 février 780, supra n. 1).
[3] Alpes-de-Haute-Provence, arr. Digne-les-Bains, cant. et comm. La Javie.
[4] Pour ces trois pagi, voir carte chez Geary, Aristocraty, 1985, p. 83.
[5] Vraisemblablement à l'assemblée de mars 779 (cf. Geary, Die Provence, 1994, p. 387).
[6] La mort d'Abbo est à placer probablement vers 751 (cf. Geary, Die Provence, 1994, p. 389; du même, Aristocraty, p. 34 et n. 89; Ganshof, op. cit., p. 62 n. 1).
[7] La liste épiscopale de Grenoble mentionne un Ardincus qui, si elle est correcte et dans le bon ordre, a pu siéger dans la 2e moitié du VIIIe siècle (Duchesne, Fastes, I, 1907, p. 230-231).
[8] D'après cette expression, Ardingus devait être un personnage connu, agissant ici vraisemblablement comme agent royal, peut-être comme comte (cf. Ganshof, op. cit., p. 62-63; Geary, Die Provence, p. 389).
[9] Cf. Ganshof, op. cit., p. 62-64 qui reconstitue l'historique du domaine de Chaudol depuis la mort du patrice Abbo jusqu'à sa restitution à l'église de Marseille en 780.