Les Miracula S. Dionysii[1] rapportent un miracle ayant eu
lieu à Saint-Denis du temps du roi Pépin[2]
qui mentionne l’intervention de l’évêque[3]Herbertus[4].
[1] Luchaire, Achille,
Etude sur quelques manuscrits de Rome et de Paris (Université de Paris. Bibliothèque
de la Faculté des lettres. VIII), Paris, 1899, p. 94-95; Mabillon, Johannes,
Acta Sanctorum ordinis S. Benedicti in saeculorum classes distributa. Saeculo
III quod est ab anno Christo DCC ad DCCC, pars secunda, Paris, 1672, lib. I,
c. VI, p. 345; traduction française: Wyss, Michaël, Atlas historique de Saint-Denis.
Des origines au XVIIIe siècle, avec la collaboration de Nicole Meyer-Rodrigues,
par divers auteurs (Documents d'archéologie française, 59), Paris, 1996, p.
41. Cf. Mabillon, J., Annales ordinis S. Benedicti occidentalium monachorum
patriarchae, 2, Paris, 1704, p. 215 c. XIX; Levillain, L., Etudes sur l'abbaye
de Saint-Denis à l'époque mérovingienne. II et III (Bibliothèque de l'Ecole
des Chartes, 87, 1926, Paris, 245-246), p. 334; Stoclet, Alain, Autour de Fulrad
de Saint-Denis (v. 710-784) (Ecole Pratique des Hautes Etudes. Sciences historiques
et philologiques, V. Hautes Etudes médiévales et modernes, 72), Genève - Paris,
1993, p. 105 Anm. 4. Les Miracula sont connus par un texte partiel du
IXe/XIe siècle ainsi que par des manuscrits des XIIe siècle et siècles suivants.
L'auteur des deux premiers livres écrivait sous l’empereur Louis le Pieux, donc
avant 840, peut-être en 834 (cf. Wyss, op. cit., p. 38-40; Frank, Hieronymus,
Die Klosterbischöfe des Frankenreiches [Beiträge zur Geschichte des alten Mönchtums
und des Benediktinerordens, 17], Münster in Westfalen, 1932, p. 41-43; Luchaire,
op. cit., p. 21-24). [2]Eodem fere
tempore …(= Tempore memorati Pippini Regis): 751-768. [3] Le texte des
Miracula contient après Herbertum episcopum la note Moris quippe
ei fuit Ecclesiæ aliquamdiu Episcopos a habere. Même s’il s’agit d’une interpolation,
il semble certain que l’institution épiscopale a bien existé à Saint-Denis pendant
au moins une période assez brève (cf. Frank, supra n. 1, p. 41-55; Levillain,
supra n. 1, p. 330-338; annexe 2 en préparation). Le 01 juillet 786 (Grosse
Rolf, Papsturkunden in Frankreich. NF 9. Diözese Paris II. Abtei Saint-Denis
[Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften in Göttingen. Philologisch-histoische
Klasse, dritte Folge, 225], Göttingen, 1998, n° 8a p. 82-88), le pape Hadrien,
confirmant le privilège du pape Stephani iunioris papae, accorde au monastère
le droit d'avoir un évêque pour la prédication des foules accourues au tombeau
de saint Denis. A ce sujet, cf. Semmler, Josef, Verdient um das karolingische
Königtum und den werdenden Kirchenstaat: Fulrad von Saint-Denis (Scientia veritatis.
Festschrift für Hubert Mordek zum 65. Geburtstag, hrsg. von Münsch Oliver und
Zotz Thomas, Ostfildern, 2004), p. 102-104; Semmler identifie l'évêque Herbertus
(hari/berht) au Hartbertus(hard/berht), installé en 744 comme archevêque de Sens. Cette hypothèse
n'est pas acceptable, car il s'agit de deux noms différents. Le pape désigné
comme Stephanus iunior est vraisemblablement Etienne II (752-757) (cf.
Grosse, op. cit., p. 83, und Semmler, op. cit., p. 102) et non Etienne III (768-772),
comme le pense Levillain, supra n. 1, p. 333. Il est bien possible que ce dernier
ait étendu les droits de l'évêque claustral (la cura pastoralis) aux
celles et églises dépendant de Saint-Denis. Cf. Stoclet, Alain J., Fulrad de
St. Denis (v. 710-784), abbé et archiprêtre de monastères "exempts"
(Le Moyen Age, 88, 4e série, 37, Paris, 1982, 205-235), p. 230-231. [4] Le plus ancien
cartulaire de Saint-Denis du XIe siècle (Bibliothèque nationale, ms. lat. 326
des nouv. acq.) contient une liste intitulée Nomina proprorium episcoporum
monasterii sancti Dynosii martyris et nommant un évêque Herlebertus;
mais celle-ci est sans aucun doute un document pour le moins en partie imaginaire
(cf. Frank, supra n. 1, p. 53-55; Levillain, supra n. 1, p. 335 n. 1).