H E L B O R A D U S[1]

abbé de Hilariacum ou Nova cella (Saint-Nabor, plus tard Saint-Avold), probablement mentionné en 768/769

La liste[2] du XVIe siècle des abbés[3] de Saint-Avold[4] mentionne un Helpradus qui pourrait bien être identique au Helboradus/Heboradus abbas qui soucrit la charte[5] datée de la 1re année du règne de Carloman[6] établie à Fontanas[7], par laquelle l'évêque de Metz Angilrannus[8] donne au monastère de Gorze Waringiso villa[9] et divers biens en Chaumontois et Saintois ainsi que celle de la même année, l'évêque de Metz cédant audit monastère deux autres domaines en  Bidgau et en Woëvre[10].
Un Hilpradus est mentionné dans la liste[11] des Nomina fratrum de monasterio quod Buxbrunno vocatur[12] du Liber confraternitatum de Reichenau conduite par l'abbé Rabigaudus, attesté en 757 et en 762 sans doute[13].


[1] Heboradus, Helpradus, Hilpradus.
[2] Bruschius, Gaspar, Monasteriorum Germaniæ Præcipuorum ac maxime illustrium: Centuria prima, Ingolstadt, 1551 (liste éditée sur l'internet par Google); Calmet, Dom., Histoire de Lorraine ... avec les Pièces justificatives à la fin. Nouvelle édition, VII, Nancy, 1757; réimp. Paris, 1973, col. XVI-XVII; Gallia Christiana, VII, Paris, 1874, col. 839. 
[3] La liste donnée par Bruschius, de l'avis de Calmet des auteurs de la Gallia Christiana, n'est pas exacte chronologiquement ni même complète. Ces derniers énumèrent dans l'ordre: AdelardusAmandus, Rabigardus, Vvasco, Aldricus, Constantius, Helpradus (placé en 12e position chez Bruschius), Theopertus, ... Cette liste demanderait une étude approfondie qui ne peut être faite ici. Retenons que Rabigardus est considéré comme étant identique à l'abbé de Buxbrunno (cf. infra n. 4) Rabigaudus, mentionné en 757 et sans doute en 762; Vasco est mentionné indirectement comme abbé dans un poème d'Alcuin à dater de après 791; Theopertus est vraisemblablement identique au Diatbertus qui conduit - sans titre - une liste de moines inscrite dans le Liber confraternitatum du monastère de Reichenau à placer après novembre 824 (cf. ibid.).   
[4] Le monastère encore appelé Hilariacum ou Nova Cella vers 783, probablement consacré à saint Paul, est fondé par l'évêque de Metz Sigibaldus (mort en 741, cf. Gauthier Nancy, L'évangélisation des pays de la Moselle, Paris, 1980, p. 395-398, p. 396 n. 165) comme nova cella (Paulus Diaconus, qui écrivait vers 785, MGH SS II p. 267-269). Il sera appelé plus tard Saint-Nabor, du nom des reliques de saint Nabor que le monastère reçoit par l'intermédiaire de l'évêque de Metz Chrodegangus et donnera son nom à la commune que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Saint-Avold (Moselle, arr. Forbach, chef-lieu de 2 cantons). Cette dénomination de Nova Cella suppose l'existence proche d'un autre monastère plus ancien, qui était sans doute celui de Saint-Martin de Buxbrunno. Ce dernier semble devoir être identifié à Saint-Martin de Glandières (à Longeville-lès-Saint-Avold, dép. Moselle, arr. Boulay-Moselle, cant. Faulquemont). Cf. Gauthier, Nancy, La fondation de l'abbaye de Longeville-lès-Saint-Avold (Les Cahiers lorrains, 4 [Journées d'études mosellanes, Longeville-lès-Saint-Avold, 17-18 octobre 1988], Metz, 1988, 369-378), p. 376-378; Haubrichs, Wolfgang, Der Codex Laureshamensis als Quelle von Siedlungsnamen. Mit zwei Tabellen, vier Karten, zwei Abbildungen (Beiträge zur Namenforschung, NF, Beiheft 29 - Ortsname und Urkunde. Frühmittelalterliche Ortsnamenüberlieferung. Münchener Symposion 10. bis 12. Oktober 1988, hg. Rudolf Schützeichel, Heidelberg, 1990, 119-175), p. 162-167; le même, Pirminsklöster, Chrodegangreform und die fraternitates der Reichenau im Raum zwischen Rhein und Mosel (Buxbrunno, Gorze, Hornbach, Neuweiler, Maursmünster, Weißenburg) (Konstanzer Arbeitskreis für mittelalterliche Geschichte e.V. Protokoll vom 12. Januar 1980 Nr. 235, 1-13), p. 7, 11. Pour plus de précisions sur les deux monastères de Saint-Avold et de Buxbrunno ainsi que sur ses abbés, voir sur ce site l'annexe 2.
[5] Herbomez [d'], A., Cartulaire de l'abbaye de Gorze [Mettensia, 2. Mémoires et documents publiés par la Société Nationale des Antiquaires de France], Paris, 1898, n° 12 p. 28-32; Calmet (Dom), Histoire de Lorraine ... avec les Pièces justificatives à la fin. Nouvelle édition, II, Nancy, 1748, réimp. Paris, 1973, c. XCIII-CXV.                                                           
[6] 09 octobre 768/08 octobre 769. Les autres éléments de la datation ne concordent pas. Cf. Marichal, Paul, Remarques chronologiques et topographiques sur le Cartulaire de Gorze (Mettensia III. Mémoires et documents publiés par la Société nationale des Antiquaires d), Paris, 1902, p. 55-57 qui penche pour l'année 769; Reumont, H., Zur Chronologie der Gorzer Urkunden aus karolingischer Zeit (Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie lorraine, 14, 1902, 270-289), p. 276.
[7] Fontaines-Saint-Clair, Meuse, arr. Verdun, cant. Dun-sur-Meuse. Cf. Marichal, supra n. 6, p. 55-57; Liénard, Félix, Dictionnaire topographique du département de la Meuse, comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, 1872, p. 86.  
[8] Evêque de Metz 768 - 791.
[9] Varangéville, Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Tomblaine (cf. Parisse, Michel, Varangéville, prieuré de Gorze [Saint Chrodegang, Metz, 1967, 153-167], p. 155-156.
[10] Cartulaire de Gorze, supra n. 5, n° 13 p. 32-34.
[11] MGH Libri memoriales et Necrologia, NS, I, hrsg. von Johanne Autenrieth, Dieter Geuenich und Karl Schmid, Hannover, 1979, pag. LXVII; MGH Libri confraternitatum Sancti Galli, Augiensis, Fabariensis, ed. Paul Piper, Berlin, 1894, p. 234 col. 263-264. Cette liste a sans doute été envoyée au monastère de Reichenau à l'occasion du concile d'Attigny (cf. infra n. 13).
[12] L'absence du monastère de Hilariacum dans ce liber confraternitatum, alors que Neuwiller, l'autre fondation de l'évêque Sigibaldus, y figure, pourrait s'expliquer par une union qui resterait à définir de ce monastère avec celui de Buxbrunno (Haubrichs, 1990, supra n. 4, p. 166).
[13] Rabigaudus, abbé de Buxbrunno: MGH Conc. II/1 p. 63 et 73.

30 août 2010