C H I L D E R A D U S [1]

comte, mentionné en 768, peut-être en 775 et 777(778)

Durant la guerre d'Aquitaine, au début de l'année 768 [2], Remistanius, oncle du duc Waifarius d'Aquitaine, à qui Pépin avait confié la défense de la moitié du Berry jusqu'au Cher, s'étant révolté contre le roi et ayant rejoint les rangs de Waifarius, Pépin charge Hermenaldo [3], Beringario [4], Childerado [5] et Uniberto comite Bitorivo [6] cum reliquis comitibus et leodibus suis de capturer le rebelle qui est fait prisonnier et amené au roi.
Un comte Hilderadus [7] est cité comme assesseur au tribunal royal [8] lors du jugement prononcé par Charlemagne à Düren [9] le 28 juillet 775 [10] dans l'affaire opposant l'abbé Folradus de Saint-Denis à l'évêque Herchenradus de Paris et attribuant l'objet du litige, le monastère de Plaisir en Pincerais, au monastère de Saint-Denis.
Le Signum Hildrado [11] comite figure au bas de deux versions du "testament" [12] de Fulradus, abbé de Saint-Denis [13], rédigé entre juin et octobre 777 ou en janvier 778 [14].


(1] Autres formes onomastiques: Hilderadus, Hildradus.
[2] Haupt, Fredegarii Continuationes c. 51 p. 320 (avec traduction allemande p. 321); cf. Annales regni Francorum a. 768 p. 26-27; BM² 104t-u p. 53-54; Rouche, L'Aquitaine, p. 126; Oelsner, Jahrbücher, p. 411.
[3] Vu la proximité des lieux, Hermenaldus pourrait être identique au comte Ermenoldis d'Auxerre mentionné par les Gesta episcoporum Autisiodorensium. Un comte Ermenaldus est encore mentionné dans un diplôme de Charlemagne de 775 parmi les assesseurs du tribunal royal (MGH DK I n° 102 p. 146-147).
[4] Un comte Berngarius est attesté en (775) parmi les assesseurs du tribunal royal (MGH DK I n° 110 p. 155-156). On retrouvera ce nom porté par un comte de Toulouse (et de Brivadois) à partir de 819.
[5] Ces trois personnages sont attestés plus loin dans le texte comme suprascripti comites.
[6] Unibertus, comte de Bourges, est déjà attesté en 761.
[7]  Il peut bien s'agir du même personnage, car dans les deux cas il est nommé ensemble avec le comte Hermenaldus/Ermenaldus (cf. supra n. 3).
[8] ...cum fidelibus nostris (= de Charlemagne), id sunt Ghaerardo, Bernardo, Radulfo, Hilderado, Ermenaldo, Hebroino, Theudbaldo, Agmone comitibus…
[9] Allemagne, Nordrhein-Westfalen, Kreisstadt.
[10] Original. ChLA XVI n° 619 p. 2-7; MGH DK I n° 102 p. 146-147; Félibien, Histoire, pièces justificatives, n° LIII p. XXXVI-XXXVII; cf. BM² 191 p. 81-82; Hübner, Gerichtsurkunden, n° 93 p. 15-16.
[11] Cf. Haubrichs, Mönchslisten, p. 35 n. 121 qui cite quelques mentions de personnages de ce nom, dont un Childradus (Hildradus, Childeraudus) qui apparaît dans deux chartes du monastère de Gorze in pago Scarponinse entre 755 et 765. Mais le champ d'action est différent de celui comte agissant en Aquitaine.
[12] Sur ce terme, cf. Stoclet, Autour de Fulrad, p. 12-13.
[13] Original. Version A: Stoclet, Autour de Fulrad, p. 469-471 = ChLA XVI n° 623 p. 23-31 (avec la liste des publications antérieures); version B: Stoclet, p. 472-473 = ChLA XVI n° 622 p. 16-22. La version C (Stoclet, p. 474-476 = ChLA XVI n° 624 p. 32-37) est une copie interpolée rédigée sous le règne de Charles le Chauve (cf. Stoclet, p. 18-24). Un autre Hildradus figure aussi parmi les témoins, cette fois sans titre (sauf dans la version C où il s'agit sans doute d'une erreur).
[14] Cf. Stoclet, p. 5-13.