R O C G O [1]

vir magnificus, mentionné en (748)

Sans doute en mai 748 [2], le pape Zacharias écrit à treize [3] viris magnificis [4], dont Rocgo [5], louant leur foi et leur zèle et leur donnant des directives canoniques pour les églises et les monastères qu’ils ont construits sur leurs domaines.
Par un pseudo-original mis au nom du roi Pépin et daté de juin 753 [6], ce roi aurait confirmé à l'archevêque et légat pontifical Bonifatius le privilège d'exemption accordé par le pape Zacharias au monastère de Fulda [7]; cet acte porte le signum de quatre praefecti [8], dont celui Hroggonis [9].   


[1] Autres formes onomastiques: Hroggo, Roggo, Ruotgo.
[2] Rau, Briefe, p. 276-283 (avec traduction en allemand); MGH Epist. sel. I n° 83 p. 184-187. Cf. Jaffé, Regesta, n°  2288 p. 267. Cette lettre n’est pas datée, mais a été écrite vraisemblablement en (mai) 748 (cf. MGH ibid. p. 184 n. 2; Gockel, Zur Verwandschaft, p. 50-51 et n. 207-208).
[3] Viris magnificis filiis Throando, Sandrado, Nantherio, Liutfrido, Sterfrido, Gundperto, Agno, Haaldo, Rantulfo, Rotperto, Brunicho, Rothardo, Rocgoni …
[4] Le titre donné à la lettre, peut-être contemporain de la rédaction de la compilation, confirme la haute position sociale des intéressés: epistola zachariae papę ad principes francorum missa. Il est possible que ces treize personnages fassent partie de l'aristocratie du diocèse de Würzburg (cf. Gockel, op. cit., p. 51-52; Störmer, Klosterplanung, p. 11; Schulze, Die Grafschaftsverfassung, p. 259).
[5] Un comte Roggo est attesté par une charte de 784 (ou 783) par laquelle Emhilt donne son monastère de Milz (Allemagne, Thüringen, Lkr. Hildburghausen) à Fulda (Stengel, UB Fulda n° 154 p. 227-230), comme frère d'un comte Hatto et de Nordiu dans une autre notice de ce dernier monastère (UB Fulda n° 145a p. 203-205) concernant des biens situés à Rasdorf (Hessen, Lkr. Hünfeld).
[6] Stengel, UB Fulda, n° 20 p. 39-43, 517-518; MGH DK I n° 32 p; 44-45; Stengel, Fuldensia, p. 150-151; cf. ibid. p. 103-141). Pseudo-original fabriqué au IXe siècle, peut-être sur la base d'un acte du milieu du VIIIe siècle (cf. Gockel, op. cit., p. 53-57 et n. 218, 221-224; Wagner, Zur Frühzeit, p. 100-101).
[7] Stengel, UB Fulda n° 15-16 p. 25-32, 515-516; cf. du même, Fuldensia, p. 86-102. 
[8] Ici dans le sens de comtes (cf. Gockel, p. 55 n. 223; Niermeyer, Mediae Latinitatis Lexikon, p. 831 n° 6).
[9] Cf. Gockel, p. 55 n. 222.