Les Gesta abbatum Trudonensium du XIIe siècle[1] citent Reyramnus[2]
comme deuxième abbé de Saint-Trond[3] après Grimo[4].
[1]
Cette chronique, dont la rédaction a été entreprise par l'abbé Rodolphe vers
1115, retrace l'histoire du monastère depuis sa fondation, mais le manque de
documents ne permet pas d'en éclaircir les premiers siècles. Même Rodolphe avoue
ne rien savoir au sujet des quinze premiers abbés qu'il nomme (MGH SS X, éd.
R. Koepke, 1852, ND 1963, p. 227-272, ici p. 229; cf. Werner Matthias, Der Lütticher
Raum in frühkarolingischer Zeit [Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts
für Geschichte 62], 1980, p. 75 n. 12; Pieyns-Rigo Paulette, Abbaye de Saint-Trond,
dans: Monasticon belge, VI: province de Limbourg, 1976, p. 13-14). Le continuateur
du XIVe siècle (MGH SS X p. 370) n'en sait pas plus. [2] Un Raghyramnus
episcopus souscrit une charte de l'évêque Heddo de Strasbourg datée
du 27 septembre 749 (Bruckner Albert, Regesta Alsatiae aevi Merovingici et Karolini
496-918, I. Quellenband, Strasbourg-Zürich 1949, n° 166 p. 97-100). Mais la
liste des soucriptions est sans doute postérieure. Ce nom est relativement rare
(Förstemann Ernst, Altdeutsches Namenbuch. I: Personennamen, Bonn, 1900, ND
München 1966, p. 1234). Comme le monastère de Saint-Trond appartenait à l'évêque
de Metz (Werner , supra n. 1, p. 74-75), ce Raghyramnus = Reyramnus
pourrait en tant que chorévêque de Metz en avoir aussi la direction (voir
note suivante). [3] La liste des
quinze premiers abbés de l'abbé Rodolphe (supra n. 1) place en dernière position
Rodegangus abbas en lequel on peut sans doute reconnaître l'évêque de
Metz Chrodegangus, mort en 766 (cf. Werner, supra n. 1, p. 75 n. 12).
Peut-être l'auteur a-t-il trouvé son nom en rapport avec le monastère, l'évêque
de Metz en est effectivement le propriétaire (Eigenkirchenherr), et il
en aura fait un abbé sans savoir où le placer. Pieyns-Rigo, supra n. 1, p. 27
n. 9, semble vouloir placer Reyramnus et son "successeur" Hardebenus
après l'évêque de Metz Angelramnus mort en 791 qui figure aussi sur
la même liste en 5e position. [4]Grimo
est attesté en 741 (M. Gysseling & A. C. F. Koch, Diplomata Belgica
ante annum millesimum centesimum scripta. I: Teksten (Bouwstoffen en Studien
voor de Geschiedenis en de Lexicografie van het Nederlands 1), 1950, n° 212
p. 360-361).