D R U C T E G A N G U S [1]

abbé de Jumièges, mentionné depuis (753), mort en ?769

Dans une lettre d'Etienne II au roi Pépin [2] ainsi qu'une autre à omnibus ducibus gentis Francorum [3], le pape mentionne l'envoi par le roi à Rome [4] de Droctegangus abbas, suite à sa sollicitation d'aide et d'assistance contre le roi lombard Aistulfus [5].
Druhtgangus abbas de Gemedico [6] figure parmi les signataires de l'association de prières conclue par les évêques et abbés présents lors du concile d'Attigny de vraisemblablement 762 [7].
Une lettre du pape Paul I. aux "rois" Charles et Carloman [8], une autre au roi Pépin [9] relate l'envoi à Rome de deux missi, les abbés Droctegangus et Vulfardus [10].
Les Annales Mosellani [11] signalent pour l'année 769 la mort d'un abbé Thrudgang [12].
Drontegangus abb. conduit une liste de 113 Nomina fratrum de coenobio quod Gemedico uocatur [13] inscrite dans le Liber confraternitatum de Reichenau [14].


[1] Autres formes onomastiques: Drochgangus, Droctegandus, Droctegang, Drontegangus, Dructegangus, Druhtgangus, Thrudgang, Trottigangus.
[2] Codex Carolinus n° 4, MGH Epist. III p. 487 (Jaffé, Monumenta Carolina, IV, p. 32); cette lettre est à placer en 753 (cf. Oelsner, Jahrbücher, p. 121 n. 3).
[3] Codex Carolinus n° 5, MGH Epist. III p. 487-488 (Jaffé, Monumenta, p. 33-34); cf. Oelsner, Jahrbücher, p. 122-124.
[4] Vita Stephani II., Duchesne, Liber Pontificalis, I, p. 444, qui mentionne Trottigangus abbas. Ce voyage a dû avoir lieu environ entre mai et août 753 (cf. Oelsner, Jahrbücher, p. 121 n. 3; Liber Pontificalis p. 457 n. 20). 
[5] Cf. aussi Levillain, L'avènement, p. 230.
[6] Les listes abbatiales de Jumièges (Laporte, Les listes, p. 435-443; cf. Gallia Christiana, t. 11, c. 953) mentionnent Dructegangus entre Coschinus (probablement à la fin du VIIe et au début du VIIIe siècles) et Hildegarius (peut-être identique à l'évêque de Cologne homonyme tué en 753; Laporte, p. 451-452, propose de placer son abbatiat avant celui de Dructegangus). Mais Laporte, p. 448-452, signale l'existence après Coschinus de l'abbé Hugo, ce dernier, mort en 730/732, étant aussi évêque de diverses églises ainsi qu'abbé de Fontenelle (cf. Pradié, Chronique, p. 64; Lohier/Laporte, Gesta, p. 38 n. 95).
[7] Manuscrit du VIIIe siècle: MGH Conc. II,1 p. 72-73; cf. Hartmann, Die Synoden,  p. 79-81; de Clercq, La législation, p. 143; Ewig, Chrodegang, p. 240-242; Oelsner, Jahrbücher, p. 361-363, 366, 474-477; Schmid/Oexle, Voraussetzungen, p. 107 n. 50; Werminghoff, Verzeichnis, p. 469.
[8] Codex Carolinus n° 26, MGH Epist. III p. 530-531 (Jaffé, p. 103-104). Cette lettre est à placer en 763 (cf. Oelsner, Jahrbücher, p. 380-382).  
[9] Codex Carolinus n° 28, MGH Epist. III p. 532-533 (Jaffé, Monumenta, p. 103-104) écrite fin 763/début 764 (comme n. précédente).
[10] Abbé de Saint-Martin de Tours.
[11] MGH SS XVI p. 496 (partie rédigée vraisemblablement en 776/777, cf. Hauck, Paderborn, p. 95-96), suivies par les Annales Laureshamenses, MGH SS I p. 30: Et obiit Drochgangus abbas (cf. Wattenbach-Levison-Löwe, Deutschlands Geschichtsquellen, 2, p. 185-188).
[12] Ce personnage pourrait être identique à l'abbé de Jumièges (cf. Stoclet, Autour de Fulrad, p. 377 n. 1, qui propose l'existence d'un lien de parenté avec l'évêque Chrodegangus de Metz; Abel-Simson, Jahrbücher, I, p. 61 n. 1 et 2; la Gallia Christiana, t. 13, c. 881, ainsi que Mabillon, Annales, II, p. 218, le rangent parmi les abbés de Gorze; Laporte, Les listes, p. 452, ne mentionne pas la date du trépas de l'abbé Droctegang; Schneider, dans DHGE 21 (1986) c. 816- 817, ne cite pas Thrudgang dans sa liste des abbés de Gorze).
[13] MGH Libri memoriales et Necrologia, NS I, pag. LXX; MGH Piper p. 238 c. 278-280.
[14] Cette liste est à mettre en rapport avec le concile d'Attigny (cf. Schmid/Oexle, Voraussetzungen, p. 97-100).