W A R N E H A R I U S[1]

abbé (d'un monastère non déterminé), mentionné en 756

Dans deux lettres[2], le pape Etienne II adresse aux Francs[3] un appel au secours désespéré, Rome étant assiégée par les armées du roi lombard Haistulfus[4]; la mission que le pape réussit à faire passer à travers les lignes ennemies est composée de l'évêque Georgius[5], de l'abbé Warneharius[6], missus du roi Pépin, ainsi que de deux envoyés d'Etienne II, Thomaricus et Comita, ceci le 55e jour du siège[7].


[1] Variante: Warnarius.
[2] Codex Carolinus n° 8 et 9, MGH Epist. III, éd. W. Gundlach, p. 494-500 (Jaffé, Philipp, Monumenta Carolina (Bibliotheca rerum Germanicarum, 4), Berlin, 1867, réimp. Aalen, 1964, p. 43-55). Le biographe d'Etienne II (Vita Stephani II c. 42, Liber pontificalis, éd. Louis Duchesne [Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome], I, Paris, 1886, p. 452) parle aussi de cette mission, … una cum quodam religioso viro Warnario nomine, …, en précisant qu'elle prit la voie de la mer.
[3] La lettre 8 est adressée au roi Pépin seul, la 9 aux rois Pépin, Charles et Carloman, ainsi qu'à tous les Francs. Cf. Oelsner Ludwig, Jahrbücher des fränkischen Reiches unter König Pippin (Jahrbücher der Deutschen Geschichte), Leipzig, 1871, Excurs XI, p. 504-505; Hack, Achim Thomas, Codex Carolinus. Päpstliche Epistolographie im 8. Jahrhundert (Päpste und Papsttum, 35), Stuttgart, 2006, p. 1025.
[4] Sur ces évènements, cf. Levillain, Léon, L'avènement de la dynastie carolingienne et les origines de l'état pontifical (Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 94, Paris, 1933, 225-295), p. 282-284; Oelsner, supra n. 3, p. 259-264.
[5] Evêque suburbicaire d'Ostia près de Rome, futur évêque d'Amiens (cf. J. Pycke, Dictionnaire d'histoire et de géographie historiques, Paris, 1995, c. 647-649).
[6] Le pape en fait l'éloge parce que Warneharius n'a pas hésité à endosser la cuirasse, à monter la garde sur les remparts de Rome et à lutter ut bonus atleta Christi. D'après son nom, ce personnage, inconnu autrement, pourrait appartenir à la famille des Widonides. Cf. Stoclet Alain, Autour de Fulrad de Saint-Denis (v. 710-784) (Ecole Pratique des Hautes Etudes. Sciences historiques et philologiques. 5. Hautes Etudes médiévales et modernes, 72), Genève-Paris, 1993, p. 369-370 et n. 2; Felten, Franz, Laienäbte in der Karolingerzeit. Ein Beitrag zum Problem der Adelsherrschaft über die Kirche (Vorträge und Forschungen, 20 - Mönchtum, Episkopat und Adel zur Gründungszeit des Klosters Reichenau, Sigmaringen, 1974, 397-432), p. 128 n. 75).
[7] Le 24 février 756. Haistulfus avait commencé le siège de la ville le 1er janvier (cf. lettres du pape, supra n. 1).

1er octobre 2010