C H R I S T I A N U S

évêque d'Amiens, (avant 748), sans doute en 747

Le catalogue épiscopal d'Amiens du XIIe siècle[1] place un Christianus[2] avant l'évêque Rinbertus, attesté pour 748[3] et siégeant vraisemblablement déjà en 747[4].
Le 15 août 747[5], à Duna villa[6], lors d'une séance de justice, le maire du palais Carloman, assisté des évêques Fevaldus[7], Hildebaldus, Hrodericus[8] et Christianus[9], de l'abbé Ermenerus[10], du comte du palais Hugbertus[11] vel reliquis quam plurimis, sur prière de l'abbé Anglinus, rector du monastère de Stavelot-Malmédy, restitue à ce dernier la villam Lethernau[12] que son grand-père Pépin lui avait déjà cédée[13].


[1] Duchesne L., Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, III, Paris, 1915, p. 122-123; MGH SS XIII p. 752; Gallia Christiana, X, Paris, 1751, c. 1156-1157. Christianus y succède à un évêque Dominicus dont on ne sait rien (Duchesne, ibid., p. 128).
[2] Un évêque de ce nom est mentionné dans un jugement du maire du palais Carloman du 15 août 747 (infra n. 9). Il est probable qu'il s'agit du même personnage. Selon Roverius au XVIIe siècle (Petrus Roverius, Reomaus, seu historia monasteri s.Ioannis Reomaensis, Paris, 1637 (livre numérisé sur http://books.google.de), p. 76-77, 438, un Christianus, avant de devenir évêque, aurait été abbé de St-Jean-de-Réôme (Moutiers-Saint-Jean, Côte-d'Or, arr. Montbard), succédant à cette charge à Astoricus, attesté comme abbé de St-Bénigne de Dijon en 737 (Chevrier, Georges et Chaume, Maurice, Chartes et documents de Saint-Bénigne de Dijon, prieurés et dépendances, des origines à 1300. I: VIe-Xe siècles, publié et anoté par Robert Folz, avec ]la collaboration de Jean Marilier [Analecta Burgundica], Dijon, 1986, n° 21 p. 58-59.
[3] MGH Epist. sel. n° 82 p. 182-184: lettre du pape à divers évêques, dont Rimberhto Ambianensis episcopo.
[4] Cf. Hartmann Wilfried, Die Synoden der Karolingerzeit im Frankenreich und in Italien (Konziliengeschichte, hg. Walter Brandmüller, Reihe A: Darstellungen), Paderborn, 1989, p. 61-62.
[5] Original perdu. Cartulaire du XIIIe siècle: Heidrich Ingrid, Die Urkunden der Arnulfinger, Bad Münstereifel, 2001, n° 16 p. 95-98 (avec liste des manuscrits et des éditions); Halkin Jos. et Roland C.-G., Recueil des chartes de l'abbaye de Stavelot-Malmédy, I, Bruxelles, 1909, n° 18 p. 51-53; cf. BM² 51 p. 25-26; Heidrich Ingrid, Titulatur und Urkunden der arnulfingischen Hausmeier (Archiv für Diplomatik, 11/12, Köln Graz, 1965/66, 71-279), p. 243 n° A 14; Baix François, Etude sur l'abbaye et principauté de Stavelot-Malmédy. I: L'Abbaye Royale et Bénédictine (Des Origines à l'Avènement de S. Poppon, 1021), Paris-Charleroi, 1924, p. 54-55, 62.
[6] Peut-être une erreur de copie pour Dura ou Duria = Düren, Allemagne, Nordrhein-Westfalen, Kreisstadt (cf. Heidrich, Die Urkunden, supra n. 2, introduction à la charte; la même, Synode und Hoftag in Düren im August 747 (Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters, 50, 1994, Weimar-Wien, 415-440), p. 415-417; Schüssler Heinz Joachim, Die fränkische Reichsteilung von Vieux-Poitiers (742) und die Reform der Kirche in den Teilreichen Karlmanns und Pippins. Zu den Grenzen der Wirksamkeit des Bonifatius (Francia, 13, 1985, Sigmaringen, 1986, 47-112), p. 63 n. 119.
[7] Erreur de copie pour Trewardus, évêque de Cambrai, mentionné en 748?
[8] Hildebaldus et Hrodericus, ici avec le titre d'évêques, mais inconnus sur les listes épiscopales, pourraient bien être identiques aux Hrodericus et Hadabaldus aussi nommés ensemble mais sans titre parmi les témoins - des ecclésiastiques? - d'un acte de Charles-Martel du 17 septembre 741 (Heidrich, Die Urkunden, supra n. 5, n° 14 p. 90-92).
[9] Christianus est sans doute l'évêque d'Amiens de ce nom que la liste épiscopale mentionne avant Rimbertus, attesté en 748 (cf. Heidrich, Synode und Hoftag, supra n. 6, p. 415-440 propose de placer en août 747 le synode au cours duquel les évêques nommés dans la lettre papale du 01 mai 748 (cf. supra) auraient rédigé leur écrit d'obédience. Cette hypothèse a comme conséquence que Rimbertus aurait remplacé Christianus sur le siège épiscopal d'Amiens peu après le 15 août 747. Mais Glatthaar Michael, Bonifatius und das Sakrileg. Zur politischen Dimension eines Rechtsbegriffs (Freiburger Beiträge zur mittelalterlichen Geschichte, 17), Frankfurt a. M., 2004, p. 325-328 doute de la datation du synode en août 747 et pense plutôt à la première moitié de l'année 747.    
[10] Non identifié.
[11] Le Signum inluster vir Hucberto comes palatii figure au bas de l'une des fausses chartes "de fondation" du monastère de Reichenau de Charles-Martel datée de l'année 724. Heidrich Ingrid, Die urkundliche Grundausstattung der elsässischen Klöster, St. Gallens und der Reichenau in der ersten Hälfte des 8. Jahrhunderts (Vorträge und Forschungen, 24 = Die Gründungsurkunden der Reichenau, hrsg. von Peter Classen, Sigmaringen, 1977, 31-62), p. 56-57, estime que les signa proviennent d'une charte sincère (la même, Der Text der Reichenauer "Gründungsurkunden", ibid., p. 81-88; cf. Werner Matthias, Adelsfamilien im Umkreis der frühen Karolinger [Vorträge und Forschungen, Sonderband 28], Sigmaringen, 1982, p. 249 n. 325; du même, Werner Matthias, Der Lütticher Raum in frühkarolingischer Zeit [Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte, 62], Göttingen, 1980, p. 278 n. 20).
[12] Lierneux, Belgique, prov. Liège, arr. Verviers (cf. Baix, supra n. 5, p. 54-55; Halkin/Roland, supra n. 5, p. 52 n. 1).
[13] Acte perdu, cf. Heidrich, Die Urkunden, supra n. 5, n° 40 p. 149; Werner, Der Lütticher Raum, supra n. 11, p. 460-461; Heidrich, Titulatur, supra n. 5, n° 7 p. 266.

21 mars 2010