B O D O

évêque de Toul (avant 757 ou 754)

Les Gesta episcoporum Tullensium du début du XIIe siècle[1] rapportent que Bodo episcopus[2] succède à l'évêque Godo[3] de Toul; leur auteur lui attribue des fondations et des dons[4] qui conviennent mieux à l'évêque de Toul Leuduinus cognomento Bodo du VIIe siècle[5].


[1] MGH SS VIII p. 631-648, ici p. 636-637; Calmet (Dom), Histoire de Lorraine ... avec les Pièces justificatives à la fin. Nouvelle édition, 1, Nancy, 1745, réimp. Paris, preuves c. CXIX-CCXI, ici c. CLXVIII-CLXIX. Texte rédigé au début du XIIe siècle, mais Adson, qui rédigea la Vita Mansueti dans la deuxième moitié du Xe siècle (AA. SS. Sept. I p. 642, 644), parle des Gesta praecedentium Leucorum urbis antistum comme d'une oeuvre ancienne que l'on peut encore facilement se procurer (cf. Stoclet Alain, Autour de Fulrad de Saint-Denis v. 710-784 [Ecole Pratique des Hautes Etudes. Sciences historiques et philologiques, V. Hautes Etudes médiévales et modernes, 72], Genève - Paris, 1993, p. 88 n. 1; Gauthier Nancy, L'évangélisation des pays de la Moselle, Paris, 1980, p. 103; Duchesne L. Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, III, Paris, 1915, p. 58-59; Wattenbach, Wilhelm, Holtzmann, Robert [Neuausgabe, besorgt von Schmale Franz-Josef], Deutschlands Geschichtsquellen im Mittelalter. II : Die Zeit der Sachsen und Salier. Zweiter Teil. Drittes und viertes Heft. Das Zeitalter des Investiturstreits 1050-1125, Darmstadt, 1967, p. 630).
[2] D'autres manuscrits des Gesta rapportent que sa famille était issue ex pago enim Odornensi (Ornois, cf. Gauthier Nancy, supra n. 1, p. 425) ortus, patre Bertoldo et matre Bertilde editus (MGH SS VIII p. 636 n. 3*; Calmet, supra n. 1, preuves, c. CLXVIII).
[3] Il n'existe pas de mention datée de cet évêque Godo qui vivait peut-être encore du temps du roi Pépin.
[4] L'édification du monastère de religieuses appelé Bodonis monasterium (Bonmoutier, Meurthe-et-Moselle, aujourd'hui Val-et-Châtillon, Meurthe-et-Moselle, arr. Lunéville, cant. Cirey-sur-Vezouze) qu'il laissa ensuite à son église; la donation à cette dernière des biens de son patrimoine situés dans le pagus Odornensis, villas quae vocantur Nasius (Naix-aux-Forges, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ligny-en-Barrois) et Nasitus (Nançois-le-Grand, Meuse, arr. et cant. Commercy, cf. Gauthier, supra n. 2, p. 427; MGH SS VIII p. 636 n. 43); la fondation du monastère de Stivaium (Etival, aujourd'hui Etival-Clairefontaine, Vosges, arr. Saint-Dié, cant. Raon-l'Étape) qu'il cède à son église Saint-Etienne; la remise à celle-ci du monastère d'Offonis uilla (Enfonvelle, Haute-Marne, arr. Langres, cant. Bourbonne-les-Bains) édifié en l'honneur de saint Léger (cf. Gauthier, ibid., p. 309-310). Il meurt le 11 septembre et est enseveli dans le cimetière Saint-Mansuy (à Toul). Ses restes sont transférés par la suite à Laon. Son successeur sera l'évêque Jacob, attesté de façon certaine en 757.
[5] Le catalogue des évêques de Toul, dont le plus ancien exemplaire conservé remonte au XIIe siècle (Duchesne, supra n. 1, p. 58-62), ainsi que les Gesta (MGH SS VIII p. 635 c. 16), ne connaissent cet évêque que sous son nom de Leutdinus/Leuduinus, mais la Vita de sa sœur Sadalberga du VIIe siècle rapporte qu'il était surnommé Bodo (MGH SS rer. Mer. 5 p. 52-53, 60), ce qui peut expliquer le confusion de l'auteur des Gesta avec le Bodo qui vécut un siècle plus tard. Cf. Gauthier, supra n. 2, p. 424-427; Stoclet, supra n. 1, p. 66 et n. 4; Pfister Ch., Les légendes de saint Dié et de saint Hidulphe, dans: Annales de l'Est, 3, 1889, Nancy, p. 546;  Gallia Christiana, t. 13, 1874, c. 963-964).

12 février 2009