E B R E O

abbé de Mettlach (VIIIe siècle)

Un jugement de Charlemagne de (? 782)[1] attribue le monastère de Mettlach[2] à l'église de Trèves contre les prétentions des fils de Lantbertus[3]. Il rapporte que Milo[4], évêque de Trèves, qui tenait le monastère en bénéfice de Charles Martel[5], y avait installé des abbés trévires, Ebreo[6], puis l'évêque Ratbertus[7] et enfin Harthamus[8].


[1] Copies du XIVe siècle sans date de l’original perdu: MGH DK I  n° 148 p. 200-202; Waitz, 1863, p. 151-153; Beyer, 1860, n° 27 p. 32-33; traduction allemande de Raach, 1974, p. 13-14. Mühlbacher propose prudemment 782 comme date d’expédition de ce diplôme, année vraisemblable bien que, dans son introduction au diplôme, il se base sur une donnée discutable, l’année de consécration de l’évêque Petrus (en effet, l’évêque Petrus, qui est consacré en 781 par le pape, est plus probablement l’évêque de Pavia de ce nom, cf. Bullough, 1962, p. 224, 230). Voir aussi Stoclet, 1993, p. 130 n. 1.
[2] Allemagne, Saarland (Sarre), Lkr. Merzig-Wadern.
[3] Wido, Hrodoldus et Warnarius.
[4] Milo était évêque de Trèves (Trier), mais probablement sans jamais avoir été consacré. Il est mentionné de 723 à 751.
[5] Bien que le monastère, fondé par son père Liutwinus, ait été remis par celui-ci à l'église de Trèves, Milo ne le tient que comme bénéfice. Il a donc dû être sécularisé par Charles Martel (Heidrich, 2001, n° 67 p. 159-160).
[6] On ne sait rien d'autre à son sujet. Sur la problématique des abbés de Mettlach à cette époque, cf. Raach, 1974, p. 18 n. 76, 78.
[7] On peut penser que les évêques Ratbertus, Harthamus (qui est aussi qualifié d'évêque dans le texte du diplôme), et peut-être aussi Ebreo, remplissaient à Trèves les fonctions religieuses que Milo ne pouvait assumer (cf. Raach, 1974, p. 17-18 et n. 76; Ewig, 1953, p. 197; Gottlob, 1928, p. 76 et n. 4; Duchesne, 1915, p. 39-40 et n. 9).
[8] D'après le jugement de Charlemagne, Harthamus est investi par le roi Pépin de ce bénéfice après la mort de Milo, mais en est chassé par Lantbertus, toujours du temps de Pépin.

Fiche éditée le 21 mars 2007