I S E N H A R D U S[1]

abbé de Novientum (= Ebersmunster) (? 2e moitié du VIIIe siècle)

L’existence de ce personnage n’est connue que par le Chronicon Ebersheimense du XIIe siècle[2] qui rapporte sans plus de détails qu'Ysenhardus succéda à Benedictus[3] et précéda Dieobaldus[4] comme abbé de Novientum[5]. Il n'y est fait aucune mention[6] d'un soi-disant diplôme de Carloman[7] par lequel ce roi aurait, le 06 mai 770 à Brumath, sur prière de l'abbé Isenhardus[8], confirmé au monastère l'immunité accordée par le roi Pépin[9].


[1] Ysenhardus.
[2] MGH SS XXIII, éd. Ludwig Weiland, Hannover, 1874, ND Stuttgart, 1963, p. 427-453, ici p. 438. Cette chronique est fortement sujette à caution (cf. Hammer Nicole, Die Klostergründungen der Etichonen im Elsass, Marburg, 2003, p. 39-45; Burg André-Marcel, Le duché d'Alsace au temps de sainte Odile, Paris, 1987, p. 84-92; Angenendt Arnold, Monachi peregrini. Studien zu Pirmin und den monastischen Vorstellungen des frühen Mittelalters (Münstersche Mittelalter-Schriften, 6), 1972, p. 118-119; Hirsch Hans, Die Urkundenfälschungen des Klosters Ebersheim und die Entstehung des Chronicon Ebersheimense (Festschrift Hans Nabholz, Zürich, 1934, p. 23-53); Bloch Hermann, Zur Überlieferung und Entstehungsgeschichte des Chronicon Ebersheimense (Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde, 34, 1909, p. 125-173); Wentzcke Paul, Chronik und Urkundenfälschungen des Klosters Ebersheim (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, NF 25 [64. Bd.], Heidelberg, 1910, p. 35-75); Dopsch Alfons, Die Ebersheimer Urkundenfälschungen und ein bisher unbeachtetes Dienstrecht aus dem 12. Jahrhundert (Mitteilungen des Instituts für Österreichische Geschichtsforschung, 19, 1898, p. 577-614); Grandidier Philippe-André, Nouvelles oeuvres inédites, 3 (Alsatia sacra ou Statistique ecclésiastique et religieuse de l'Alsace avant la Révolution avec les notes inédites de Schoepflin, 1), Colmar, 1899, p. 189; Volk P., article "Ebersheimmünster", dans: Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, 14, Paris, 1960, col. 1312-1313.
[3] D'après la chronique, Benedictus aurait gouverné le monastère du temps du roi Pépin, donc entre 741 et 768, car la mention de la royauté de Pépin par un chroniqueur du XIIe siècle n’est pas à prendre au pied de la lettre.
[4] Theotbaldus est mentionné dans les documents connus pour la première fois en 803 (Dronke Ernst Friedrich Johann [ed.], Codex diplomaticus Fuldensis, Kassel, 1850, ND Aalen, 1962, n° 179 p. 101; cf. Bruckner Albert, Regesta Alsatiae aevi Merovingici et Karolini [496-918], I. Quellenband, Strasbourg-Zürich, 1949, n° 398 p. 251).
[5] Ebersmunster (Bas-Rhin, arr. Sélestat-Erstein, cant. Sélestat). Forme soit du nom originel soit fossilisée qui n'est attestée que par des documents composés au XIIe siècle (Bornert René, Les monastères d'Alsace, II/1: Abbayes de Bénédictins. Des origines à la Révolution, Strasbourg, 2009, p. 92-93).
[6] Evidemment, puisque ce document a sans aucun doute été fabriqué par Grandidier au XVIIIe siècle (cf. infra n. 7).
[7] Grandidier [Abbé], Histoire de l’église et des évêques-princes de Strasbourg, t. 2, Strasbourg, 1778, pièces justificatives n° 60 p. 102-104; cf. Bruckner, n° 219 p. 133-134; BM² 125 p. 58; Dopsch, supra n. 2, p. 581-583 qui montre que cette pièce est sans aucun doute une forgerie de Grandidier, qui est d’ailleurs le seul à la publier.
[8] Nom que Grandidier aura trouvé dans la chronique.
[9] Il est généralement admis qu’un tel diplôme a bien existé (BM² Verlorene Urkunden n° 129 p. 847)

16 avril 2011