S I G O B A L D U S [1]

abbé du monastère d'Anisola (= Saint-Calais), attesté en 752

Le 25 avril 752 [2], à Herstal [3], le roi Pépin, à la requête de l'abbé Sigobaldus [4], venu de sua propria potestate [5] semetipsum et illam congregationem sanctam quam in regimine habet et omnes res eorum in manu nostra plenius commendavit, prend le monastère d'Anisola, qui est in honore sancti Karilefi confessoris constructus in pago Cinomannico in condita Labrocinse [6], sous son mainbour [7] et accorde aux religieux le droit d'élire librement leur abbé [8].


[1] Autres formes onomastiques: Sicbaldus,Sichaldus, Siebaldus.
[2] Copies des XVIIe et XVIIIe siècles du Memoriale Aldrici episcopi Cenomannici, composé semble-t-il vers 850/855 (cf. Le Maître, Le Corpus Carolingien, I, p. 116, 121) et d'un cartulaire de vraisemblablement 863 (cf. Havet, Oeuvres, I, p. 118-119): MGH DK I n° 2 p. 4-5; Havet, Œuvres, I, n° 8 p. 166-167; cf. Le Maître, II, p. 178; BM² 66 p. 33; Gallia Christiana 14 c. 447. 
[3] Belgique, prov. et arr. Liège. Cf. Joris, Le palais.
[4] L'abbé Sicbaldus (Sichaldus) est encore mentionné dans deux faux, une charte datée du 26 juin 752 par laquelle l'évêque Gauziolenus du Mans aurait remis le monastère d'Anisola à cet abbé (Busson/Ledru, Actus, p. 248-250; cf. Le Maître, II, p. 264-265), et dans la forgerie mise au nom du roi (Childéric III) datée du 15 mars d'une année indéterminée confirmant cette précaire (MGH DM/I n° 195 p. 484-485; Busson/Ledru, Actus, p. 250-252; MGH Pertz n° 95 p. 208; cf. Le Maître, II, p. 219-220; Goffart, The Le Mans Forgeries, p. 305-306; Havet, Oeuvres, p. 392-393).
[5] Le Memoriale (MGH Conc. II,2 p. 837; sur but et date de rédaction de ce texte, cf. Le Maître, I, p. 74-75, 83, 88, 97-105, 115-116, 121-122; Goffart, The Literary Adventures, p. 57-59; Le Maître, L'œuvre, p. 44) rapporte que, Pépin revenant de campagne, l'évêque Gauziolenus du Mans et son frère Harivius lui auraient fermé les portes de la ville (cf. Semmler, Pippin III., p. 124-125 qui propose de placer ces évènements après l'intermède de Grifo, demi-frère de Pépin, dans le duché du Mans en 748/749; mais leur historicité est douteuse, cf. Semmler, p. 125 n. 395; Brunterc'h, Le duché, p. 43; Weidemann, Bischofsherrschaft, p.183 n. 76); Pépin aurait ravagé les environs et ordonné aux moines d'Anisola de dénoncer leur obéissance à l'évêque du Mans rebelle et de demeurer sub suo (de Pépin) mundeburdo vel sua tantummodo tuitione vel dominatione, leur accordant un diplôme à eux et à leur abbé Sicbaldus, ce dernier suivant Pépin en Francia, n'osant pas rester plus longtemps en Maine. Effectivement, le diplôme du 25 avril 752 a été préparé et dressé alors que Pépin n'était encore que maire du palais (cf. Heidrich, Titulatur, p. 137 n. 298; Heidrich, Die Verbindung, p. 10-13; Havet, p. 141-142, 151; Semmler, Pippin III., p. 125 et n. 398).
[6] Saint-Calais, Sarthe, arr. Le Mans, ch.-l. cant.
[7] Cf. Tessier, Diplomatique, p. 63-64.
[8] Plus tard, le 10 juin 760, le roi Pépin, en plus de la protection royale, accorde l'immunité au monastère dirigé par l'abbé Nectarius.