G A U Z I O L E N U S [1]
évêque du Mans, attesté de 743/744 à 762
Le 02 mars 743 ou 744, à Compiègne [2], le roi Chilpéric [3], à la requête de Gauziolenus, évêque du
Mans, confirme le précepte d'immunité accordé par le roi [4] Dagobert [5] aux évêques Berarius [6], Aichilbertus [7] et Herlemundus [8], pour la villa … Arduno [9], in pago Pictavo appartenant à l'église sancti
Gervasii et Prothasii [10] martiris du Mans [11].
En mars 749 [12], Gauziolenus avertit son missus Abraham
[13] ainsi que Raganfridus, agente de Nova Villa
[14], seu et vos iuniores, qu'il a concédé à un certain
Achileus (Acileus) pour cinq ans une terre in Canasverolas
[15] et qu'Achileus ne devra rien payer praeter
tantum regalia in campo dominico procurare faciat.
Un contrat de précaire conclu au Mans en 751/752,
mais dont l'authenticité est fortement mise en doute [16], expose que Vulsindus obtient de l'évêque Gauziolenus
différents biens [17] appartenant à l'église du Mans, biens auparavant rendus
à cette église [18] et que maintenant il reçoit per vestra beneficia
en usufruit sur ordre du roi Pépin [19]; il s'agit de Fraxinedo [20], Flexobrachiale [21], Aciaco [22] et sancto Georgio [23] cum appendiciis suis, Aloniaco [24], Longa filgaria [25], Camiaico [26], Mundarias [27]; le preneur s'engage à payer un cens d'une
livre d'argent lors de la fête de saint Martin [28], la précaire devant être renouvelée tous les cinq ans
[29].
En mars 756 [30], Iobvilla [31] palacio publico, Adalbertus et
Hagano obtiennent en précaire de Gauziolenus, per iussionem
domni regis Pipini [32], les domaines d'Ardin [33] et de Vertema [34] en Poitou, de Sidariaco [35] en Saintonge et de Gauriac [36] en Bordelais appartenant à l'église Saint-Gervais [37] contre paiement d'un cens de douze sous [38] lors de la fête de saint Gervais, le titre ayant été
renouvelé au bout de cinq ans [39].
Gaucilenus episcopus
civitas Celmanis souscrit l'association de prières [40] conclue entre les évêques et abbés présents au concile
d'Attigny tenu vraisemblablement en 762 [41].
Le Signum Gauzleni episcopi [42] figure ceux des nombreux témoins ecclésiastiques et
laïcs [43] qui souscrivent le diplôme par lequel le roi Pépin,
avec sa femme Bertrada, le 13 août 762 [44], à Trisgodros villa [45], accorde de nombreux biens dans différents pagi
[46] au monastère de Prüm qu'ils ont fondé, lui confirme
des donations antérieures, place le monastère sous sa protection et lui accorde
le droit d'élire l'abbé.
Son successeur [47] comme évêque du Mans, Hodingus
[48], trouva l'episcopatus dans un tel état de désolation
[49] qu'il obtint de Charlemagne son transfert à Beauvais
au bout d'environ deux ans.
Les Actus pontificum Cenomannis in urbe degentium
[50], récit à utiliser avec prudence [51], rapportent qu'à la mort de l'évêque du Mans Herlemundus,
encore attesté en juin 721 [52], cessavit episcopatum annos aliquos [53], le comte Rothgarius [54] et son fils Karivius [55] le tenant en leur pouvoir. Mais, sous la pression du
peuple, un autre fils de Rothgarius, Gauziolenus, clericus
inlitterratum et indoctum, est ordonné par le métropolitain de Rouen
[56], celui de Tours s'y refusant [57]. Mais Pépin [58] fait ordonner évêque du Mans un prêtre de Cologne, Herlemundus
[59], que Rogarius et Harivius sont obligés
d'admettre [60] et qui aurait exercé les fonctions épiscopales pendant
neuf ans [61], avant que Gauziolenus ne lui fasse crever
les yeux [62]. Sur quoi, le roi Pépin aurait, à son tour, fait aveugler
Gauziolenus [63]. Ce dernier aurait toutefois conservé
son évêché, mais en ayant à ses côtés un chorévêque, Seufredus, puis
Desideratus, Berthodus et, pour finir, du temps de Charlemagne
[64], Merolus
[65], consacré par trois évêques.
Gauziolenus
serait mort après un épiscopat de cinquante ans [66] dans la villa … Silviacus [67] et inhumé dans l'église des saints Apôtres Pierre
et Paul [68].