C H R O D H A R D U S [1]
comte, mentionné de 749 à 769
attesté comme comte (en Argengau) en 769
Par une charte datée
du 27 septembre 749 [2], Strasbourg, Heddo [3], l'évêque de cette ville, confirme la fondation
d’un monastère sur l’île rhénane appelée Arnulfoauga [4] par le vir inluster Rothardis [5] quomis [6].
Le 01 mars 752 [7], à Verberie
[8], Crothardus [9]
figure parmi les proceres vel fideles
[10] qui siègent au tribunal royal lors du jugement
du roi Pépin attribuant au monastère de Saint-Denis représenté par son abbé
Fulradus
[11] la villa d'Avezé en Maine et Hiémois [12] ainsi que la portion in Sibriaco [13] en Madrie jadis [14] cédées par Loba audit monastère et dont le fils,
Gislemarus, refusait de se dessaisir [15].
Le précepte du roi Pépin du 08 juillet 753 [16] nomme Chrothardus parmi les fideles
[17] ayant siégé au tribunal qui avait eu à juger
la plainte de l'abbé Folradus de Saint-Denis contre Gairehardus, comis
Parisii, au sujet des droits prélevés par ce dernier lors de la foire de
Saint-Denis infra ipso pago Parisiaco, nec in ipsa civitate
[18].
La Vita Stephani II du Liber pontificalis [19] rapporte que le pape Etienne II, en route
pour rencontrer le roi Pépin
[20], est rejoint au monastère de Saint-Maurice [21] par deux envoyés du roi franc, Fulradus abbas
[22] et Rotardus dux [23].
Un fragment de copie d'un diplôme de Charles le
Gros [24], dont il est difficile de faire la part du noyau sincère,
rapporte que le monastère de Gengenbach [25] in pago Mortenaugiensi [26] iuxta fluvium Kintzicha [27] situm, a été construit a quodam Ruthardo
duce
[28] bone memorie viro liberali manu et liberalis investituris...
Les Annales Laureshamenses [29] relatent pour l'année 761 l'envoi par l'évêque
Hrodegangus de Metz de moines de Gorze ad monasterio Hrodhardi
[30].
Walahfrid Strabo
[31] rapporte que Warinus et Ruadhardus
[32], tunc temporis [33] totius Alamanniae curam administrabant
[34]. Le biographe leur reproche d'avoir utilisé
leur position pour s'approprier
des biens du monastère de Saint-Gall et d'avoir traduit l'abbé Otmarus
de ce monastère, qui avait essayé de se défendre, devant un concilium,
pour finalement l'emprisonner en 759 apud villam Potamum [35] palatio, puis l'envoyer en exil [36] sur l'île rhénane de Stein
[37]. Parmi les historiographes de Saint-Gall
[38], Ratpertus, vers la fin du IXe siècle [39], précise que, avec l'aide de l'évêque de Constance
Sidonius
[40], Ruadhardus
[41] obtient [42] des biens du monastère, Antolvinga
[43] et Uzinhaha [44].
Le 30 octobre 759, à Compiègne
[45], après réunion la veille [46] du tribunal royal, dont Rothardus avait fait partie
[47], un acte est délivré aux représentants du monastère
de Saint-Denis, Aderulfus et Rodegarius, au sujet du jugement
concluant le différend intervenu avec le comte Gerardus de Paris: celui-ci
avait retenu les taxes que les agents de Saint-Denis recevaient depuis Dagobert
Ier infra Parisius
[48] à partir du jour de la fête du saint.
Un testamentum [49] de l'évêque Eddo de Strasbourg
[50], daté de cette ville, 13 mars 762, acte dans lequel
il est difficile de séparer le fond authentique des interpolations et des possibles
falsifications du XIIe siècle
[51], rapporte qu'Eddo restaura le monastère qui prendra
son nom
[52], le dota et plaça à la tête de la communauté un abbé
du nom de Hildolfus ; l'acte porte le Signum Chrodhardi comitis
[53].
Le 13 août 762 [54], à Trisgodros
[55] villa puplica,
le Signum Chrodardi comitis figure parmi ceux des nombreux témoins [56] ecclésiastiques et laïcs qui souscrivent l'important
diplôme par lequel le roi Pépin, avec sa femme Bertrada, accorde de nombreux
biens dans différents pagi [57] au monastère de Prüm [58] qu'ils ont fondé, lui confirme des donations antérieures,
place le monastère sous sa protection et lui accorde le droit d'élire l'abbé.
Le 17 juillet 767 [59], Marlenheim [60], Chrodhardus comis
[61] vend
[62] à l'abbé Folradus
[63] pour un prix de cinq mille sous [64] les biens qu'il possède in ducatu Alamannorum dans
le pagus de Breisgau
[65] à Binushaim
[66], Romaninchova [67], Tohtarinchova [68], Gotonesuilare [69], Uualahpah [70], Haholtingas [71], Agimotingas [72], Binuzhayn [73] et Eppalinchova [74].
Un diplôme de Charlemagne du 31 août 790 [75] en faveur du monastère de Saint-Denis rapporte que,
du temps de feu le roi Pépin et de Carloman [76], divers biens in ducatu Alamanniae ont été réunis
au fisc, mais que certaines personnes, en ayant pris possession illégalement,
les avaient aliénés par vente, par donation et par d'autres moyens; ainsi feu
le comte Hrodhardus en avait acheté certains situés en Breisgau
à Binzen [77], à Rümmingen [78] et d'autres lieux à Unnidus et d'autres personnes,
pour les vendre ou céder ensuite inclito ordine à Saint-Denis
[79].
Une charte du 15 mars 769 [80], Laimnau [81], par laquelle Scalcomannus donne au monastère
de Saint-Gall ses biens paternels à Laimnau [82], Apflau
[83], Entinesburugo
[84], Oberdorf [85], Oborostindoraphe [86], Piparrori [87] et Liutratesuuilare [88], est datée sub Roadharti
[89] comite
[90].
Dans une version originale de son testament de vraisemblablement 777
[91], l'abbé Fulradus de Saint-Denis [92] mentionne que Chrodhardus [93] lui avait cédé [94] Fredishaim
[95], similiter Hundinishaim [96] et Mauchinhaim [97] et Benisthaim [98] … cum apendiciis earum.
D'après une notice non datée du Codex Eberhardi
du XIIe siècle [99], Ruthardus comes
[100] de Alamannia donne au monastère de Fulda
villam que dicitur Esnantse
[101].
Les origines de Ruthardus restent
dans la pénombre
[102], mais il semble bien qu'il soit à considérer comme
l'ancêtre de la dynastie des Welfs [103].