R A U H O [1]

fidelis de Pépin, mentionné en 753
vraisemblablement le même: comte (d'Orléans), mentionné en 766

En juillet 766 [2], à Orléans, le roi Pépin cède ou restitue en toute propriété au monastère de Saint-Denis la villa … nuncupante Essona, qui ponitur in pago Parisyaco super ipso fluvio qui vocatur Essona [3] que le comte Rauho (Raucho) avait tenue de lui en bénéfice jusqu'à présent [4].
Adrevald de Fleury, au IXe siècle, dans ses Miracula S. Benedicti [5], accuse Raho [6], comte d'Orléans [7], d'avoir spolié [8] le monastère de Fleury du temps de l'abbé Radulfus [9].
Par un précepte de ce dernier du 08 juillet 753 [10], le roi confirme au monastère de Saint-Denis un jugement antérieur du tribunal royal, dont Rauho a fait partie [11], concernant l'abandon des droits prélevés par le fisc sur les marchands qui viennent à la foire de Saint-Denis [12].
Vu la rareté du nom [13], il est difficile de séparer ce(s) Rauho/Raho du (ou des) personnage(s), appelé(s) Raulco ou Raulico [14], mentionné(s) entre 759 et 777.


[1] Autres formes onomastiques: Raucho, Raho.
[2] Original des deux diplômes perdu. Cartulaires des XIIe/XIIIe siècles: MGH DK I n° 22 et 23 p. 30-32; Migne, Patrologia latina, 96, c. 1561-1562; cf. BM² 103 et 104 p. 52; Sickel, Regesten, II, n° P 25 p. 218. Sur une possible raison de ces deux diplômes, cf. MGH DK I p. 32.
[3] Dans DK 22, dans l'autre diplôme villa cognominante Exona sitam super fluvio Exone in pago Parisiaco: Corbeil-Essonnes, Essonne, arr. Evry, ch.-l. cant.
[4] Il est probable que le bien en question a dû être rendu à Saint-Denis soit à l'occasion de la mort du bénéficiaire soit ce dernier se voyant dédommagé par d'autres biens (cf. Stoclet, Evindicatio).
[5] MGH SS XV,1 p. 486-487; Certain (de), Les Miracles, cap. 18, p. 43-46; cf. Vidier, L'historiographie, p. 151-162.
[6] Bien que ce nom soit à ranger sous le lemme *rak, alors que Rauho/Raucho est formé à partir de *hrok, ce n'est pas une trop grande conjecture que de supposer l'identité des deux comtes. 
[7] Son affirmation, selon laquelle Raho serait issu des serves du fisc, est certainement une grossière exagération (cf. Werner, Bedeutende Adelsfamilien, p. 126 n. 155).
[8] Cf. DHGE 17, c. 446; Mabillon, Annales, II, p. 217-218.
[9] L'abbatiat de Radulfus est à placer entre 751 et 770 environ (cf. DHGE 17 c. 466).
[10] Original. ChLA XV n° 598 p. 15-21; Félibien, Histoire, pièces justificatives, n° XXXV p. XXIV-XXV; MGH DK I n° 6 p. 9-11; cf. BM² 73 p. 35. Le précepte ne porte pas de mention de lieu.
[11] …una cum plures nostris fidelibus, id sunt Milone, Helmegaudo, Hildegario, Chrothardo, Drogone, Baugulfo, Gyslehario, Leuthfredo, Rauhone, Theuderico, Maganario, Nithado, Uualthario, Uulfario et Uuicberto, comite palati nostro,…
[12] Cf. fiche "Gerardus, comte de Paris".
[13] Cf. Stoclet, Autour de Fulrad, index personarum p. 461; Morlet, Les noms de personne, c. 187a.    
[14] En effet, les membres du tribunal royal de 759 (original; CHLA XV n° 600 p. 26-29: Uuidone, Raulcone, Milone, Helmgaudo, Rothardo, Gislehario … et Uuicberto , comite palatii nostro) se retrouvent dans celui de 753 (cf. supra). Mais rien n'interdit non plus de voir en Rauho/Raho et Raulco/Raulico deux personnages différents, comme l'envisage Menke, Das Namengut, p. 161 sous "Rauhone" et "Raulcone". La mort de Rauho/Raho pourrait alors effectivement être à l'origine de la donation de la villa d'Essonnes à Saint-Denis (cf. supra n. 4 et note suivante).